Prendre le traghetto pour l’Isola Maggiore : récit de Riccardo FINELLI
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Introduction
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Le 22 mai 2011, j’ai présenté dans ce blog un livre italien très original de Riccardo FINELLI qui présentait 11 îles italiennes minuscules dont seule l’Isola Maggiore n’est pas située en mer.
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Vous trouverez la liste de ces îles dans l’article précité.
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Cet auteur a eu la gentillesse de me permettre de publier quelques traductions d’extraits concernant l’Isola Maggiore.
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J’ai déjà utilisé cette permission dans un article traitant du vécu de la jeunesse d’autrefois sur l’Isola Maggiore.
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Cette fois, j’ai décidé de vous présenter l’introduction du chapitre qui traite de l’Isola Maggiore.
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Il s’agit de la prise du traghetto pour rejoindre l’Isola Maggiore et de la rencontre avec le personnel qui les dessert.
J’ai trouvé qu’il reflétait si bien l’ambiance de l’Isola Maggiore qui, de fait, vous envoûte dès que vous attendez le “traghetto” au bout du ponton de Tuoro-Navaccia, et donc bien avant de débarquer sur notre île.
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Description illustrée de Riccardo Finelli :
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Le second traghetto (ferry) de la journée, le 9 heures 40, n’accueille que deux passagers.
Moi et Flora, une dame de 75 ans, très gaillarde, habitante de Tuoro.
Elle va réouvrir la maison familiale sur l’île.
Elle est accueillie par la jeune fille de la billetterie avec la sollicitude réservée à une vieille parente.
L’île ?
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Il s’agit de l’ Isola Maggiore, la seule île encore habitée du lac Trasimène.
Mais pour tous les riverains du lac, l’île est « l’Isola » un point c’est tout.
Avec une majuscule et sans « Maggiore », comme si elle était l’unique île du lac, ceci dit sans vouloir offenser les deux autres, l’ Isola Minore et la Polvese, îles inhabitées et dès lors inexorablement tombé dans l’oubli de la grammaire.
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Sur le Lido de Tuoro, une plage mélancolique, artificiellement créée sur une rive normalement boueuse, il n’y a pas âme qui vive.
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Juste le plagiste qui ratisse le sable entre les parasols encapsulés comme des missiles pointés sur Mars.
A cette heure-ci, c’est encore l’aube pour cette plage du Trasimène.
Du haut-parleur du petit traghetto s’échappe un « Mambo italiano » et ce serait bien le seul son s’il n’y avait, au loin, le roulement des camions sur la route rapide (superstrada) Arezzo -Perugia.
Mais où sont donc les oiseaux?
Impression d’une immobilité absolue dans l’air, comme si les hommes et l’environnement tout entier étaient dans l’attente du souffle d’un prince charmant qui vienne sous peu leur instiller à tous la vie.
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Le traghetto s’ébranle enfin, fendant de son étrave un lac huileux et somnolent, égayé seulement par le scintillement du soleil encore bas sur la surface de l’eau.
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Mais la jeune fille de la billetterie m’avait prévenu de ne pas me laisser abuser par le calme de cette journée parce que, même si le lac Trasimène est peu profond et clos, il peut également se révéler très démonté.
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«Il suffit que le vent se lève du bon côté pour que naissent des vagues de cette hauteur », phrase accompagné d’un geste illustratif sans doute un peu exagéré de la main droite.
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« Je pense que c’est parce que nous n’avons pas vraies plages où les vagues pourraient se briser, ou quelque chose comme cela. Quoiqu’il en soit, sachez que, dans ce cas, le traghetto roule de droite à gauche au point que ses fenêtres frôlent presque l’eau. »
Mais il n’est pas question pour autant d’interrompre la liaison entre l’île et Tuoro.
«Ce n’est jamais arrivé ! », garantit l’accompagnatrice du traghetto en ôtant ses lunettes et en me dévisageant avec le visage professionnel de celle qui en a déjà tant vu.
Comme pour dire « non mais, tu nous prends pour des amateurs ? »
Et, elle avait raison parce que l’Isola est une île à tout égard.
Même si, pour la rejoindre, il suffit de traverser une surface d’eau de cinq mètres de profondeur, et non une mer, et qu’elle est située dans la seule région au sud des Apennins sans contact direct avec la mer.
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Isola de nom, et île de fait, par Neptune !
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Carissimo Jean,
E’ un onore e un’emozione essere tradotti in francese sul suo blog. E’ anche curioso scoprire come in un’altra lingua vengono tradotti alcune sfumature letterali.
Comunque il suo blog e’ un luogo accogliente e riflessivo. Uno spazio virtuale di cui sulla rete, ricca di contenitori ma povera di contenuti, c’e grande bisogno.
Un caro saluto.
Riccardo Finelli
Joli poulou!
Superbes photos!