L’arrivée de l’automne…
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Septembre…
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Il y a un bon mois, j’avais décrit une certaine nostalgie face aux signes qui proclamaient le déclin de l’été.
Néanmoins, depuis lors, l’île avait continué à connaître une activité touristique certaine.
Bien sûr, les résidents présents seulement l’été n’étaient plus là.
Donc beaucoup moins de jeunesse sur l’île !
Donc moins d’animation aux heures où l’île redevient un village animé surtout par ses “habitants”.
Les journées de septembre sont restées dans l’ensemble très belles.
Toujours le même beau soleil, toujours le ciel bleu et lumineux, disparition de la canicule, une chaleur très agréable et tellement plus compatible avec des visites de lieux touristiques.
Un des mois de septembre les plus chauds connus par les anciens.
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Puis un tournant en épingle à cheveux…
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Ce vendredi 7 octobre aura constitué un tournant en épingle à cheveux qui nous a fait entrer d’un seul coup en automne.
Sirocco violent, lac démonté, pluie, chute des feuilles, rouille de nos pins…
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Voyons cela rapidement et en images
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Au réveil, un sirocco d’enfer avec un lac démonté
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Fabienne et moi avons été réveillés par un sirocco qui secouait violemment nos malheureux pins parasols, les faisant parfois ployer trop fort à notre goût.
Arrivés dans notre jardin, la vue de l’état du Trasimène nous confirma immédiatement cet état de fait.
Fabienne devait aller faire des courses à Castiglione del lago.
Elle jugea plus prudent de s’y rendre en traghetto.
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Je dus cependant aller la rchercher avec notre barque à Tuoro.
Lors de ce retour, nous avons affronté les vagues les plus hautes que nous ayons connu depuis notre arrivée en janvier 2009.
Vraiment impressionnant.
Notre bateau était brutalement soulevé, puis retombait sèchement alors que la vague suivante déferlait déjà sur le toit de notre cabine.
Arrivé à notre darse privé, je dus m’y reprendre à trois reprises pour y pénétrer.
Dans ce combat épique, nous avons d’ailleurs perdu une gaffe.
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La pluie et une île vide de touristes
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L’après-midi, je devais aller accueillir mes enfants à l’aéroport San Egidio de Perugia.
Je trouvai à mon tour plus prudent d’aller à terre en traghetto.
Je gagnai donc la piazzetta di San Francesco.
La terrasse du “Molo” y était déserte, toute chagrine sous une pluie par moment fort combative.
Impression d’un lieu abandonné, d’une ville fantôme.
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La plage de Tuoro Navaccia
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Elle était également déserte, tous les parasols comme momifiés dans leurs étuis.
La seule animation résidait dans les nombreuses vagues qui venaient mourir au pied des rares pédalos encore présents.
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La végétation venait accentuer ce tableau automnal
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Déjà dans notre jardin, j’avais observé un début de roussissement de nos grands pins au bord du lac.
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Au parking du dancing le Ciao-Ciao, situé à quelques mètres de l’embarcadère des traghetti, la végétation clamait la même antienne : “l’automne arrive… l’automne est là!“
Un tapis de feuilles mortes brunâtres et jaunes s’étalait sur ce parking où l’unique voiture présente devait se sentir bien seule…
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Mon vécu ?
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Paradoxalement, et très en contraste par rapport à mon vécu le 1 septembre 2011, j’eus une réaction plutôt enjouée.
L’impression de retrouver la véritable Isola Maggiore.
Non plus un site touristique très fréquenté, mais une île où, depuis des siècles, la vie peut être rude.
Où les éléments ne sont pas toujours hospitaliers à ses habitants.
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Au “Molo“, j’ai retrouvé, à l’abri de la pluie, plusieurs “isolani” en train de papoter (en italien, “chiacchierare“. Personnellement, je trouve l’expression italienne pour exprimer celà plus avoureuse qu’en français ! Et vous?)
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C’est une autre vie qui va renaître sur l’île.
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Les isolani ne seront plus noyés dans l’activité touristique.
Ils auront toute liberté de s’adonner à des activités autrement traditionnelles (par exemple, nous approchons lentement du moment de la cueillette des olives).
La vie de la petite communauté va reprendre.
Impression de se retrouver ensemble, seuls bénéficiares de notre île.
Et le temps se ralentirat démesurément.
On passera de l’agir à l’être.
On prendra plus facilement le temps pour jacasser avec les amis rencontrés sur la via Guglielmi.
Les occasions de partage seront plus nombreuses, sauf bien sûr les jours où le froid amènera chacun à se calfeutrer chez lui.
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NB :
Pour ceux qui lisent l’italien, j’ai écris un article en juillet 2011, où je décrivais que l’île était un lieu de vie à deux faces comme le dieu Janus.
Si cela vous intéresse, cliquez ici.
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