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expatriation

QUELQUES ISOLANI : Rolando, le dernier pêcheur… (1)

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Per gli amici italiani

Rolando, il Pescatore ultimo

Utilizzando una descrizione di Riccardo Finelli, pubblicato nel suo libro « C’è mezzo il mare », vi presentiamo un isolano, Rolando, l’ultimo pescatore di professione di Isola Maggiore, che illustra perfettamente l’improvviso cambiamento culturale imposto su questa piccolissima comunità.

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 Introduction

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Cet article inaugure une petite série destinée à présenter brièvement quelques « isolani ».

Ici, nous allons utiliser avant tout à un long paragraphe du livre de Riccardo Finelli, « C’è mezzo il mare » (Voyage dans les «micro» îles italiennes).

Nous avons déjà présenté ce livre extrêmement intéressant et original dans un précédent article en italien.

Nous y ajouterons quelques touches plus personnelles dans la mesure où nous vivons aux côtés de Rolando depuis trois ans et demi.

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Présentation de Rolando

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Rolando Gabbellini est né sur l’ Isola Maggiore où il n’a jamais cessé d’habiter.

Il a été interviewé par Riccardo Finelli en juillet 2008, quelques jours à peine après que nous y soyons venu visiter notre future maison.

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Rolando Gabbellini, le dernier pêcheur professionnel de l’Isola Maggiore.

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Roland, le dernier pêcheur

(sans nostalgie)

Une île qui, jusqu’à il y a deux décennies (pas vraiment une ère géologique), vivait principalement de la pêche et qui, pour tout dire, n’avait peut-être pas trop envie de devenir à moitié touristique.

 

Mais il n’y avait sans doute pas d’autres solutions.

Avec un lac sans affluent, …, dont le niveau continue à baisser suite à la diminution chronique des précipitations et avec la réticence des jeunes générations à gagner sa vie en jetant leurs filets, il n’y avait plus d’espoir pour une économie basée sur les anguilles, les brochets et les perches royales.

Et c’est ainsi, que, l’un après l’autre, les pêcheurs ont lâché prise.

Pas pour l’argent, mais par lassitude.

 

Rolando a tenu bon aussi longtemps qu’il l’a pu.

En fait, jusqu’à la mort sur son compagnon de pêche.

Alors, à soixante-quatre ans, il y a dix ans (en 2002), il a déclaré que cela suffisait.

Il fut le dernier à jeter le gant.

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Rolando à l’office touristique d’information, au pied du débarcadère des traghetti.

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Désormais on le trouve sur la piazzetta du port, derrière le comptoir de l’office touristique local de la Pro Loco,  en préfabriqué,  prêt à fournir des renseignements aux touristes nouvellement arrivés.

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Détestant porter un badge, Rolando a réagi de façon très humoristique !

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Outre ce rôle d’accueil et d’information, un de ses objectifs est de faire connaître et de proposer aux visiteurs le « Guide touristique(histoire et art) de l’Isola Maggiore », publié par et au bénéfice de la Pro Loco de l’île.

Il s’agit d’un ouvrage de très haute qualité, rédigé par deux professeurs  d’université italiens.

Cet ouvrage, rédigé en italien, est également traduit en allemand, anglais et français.

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Le Guide de l’Isola Maggiore : un achat incontournable !!!

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Il aime parler du métier qu’il a commencé à pratiquer à l’âge de douze ans.

Ce ne fut pas un choix personnel.

À l’île, depuis des temps immémoriaux, les choses se déroulaient ainsi.

Point à la ligne.

 

Mais il raconte cela sans nostalgie ni sentimentalisme, même s’il sait que personne ne prendra plus sa relève, ni celle de ses compagnons.

« D’accord, c’est normal, non ?

Qui, aujourd’hui, accepterait de se réveiller à trois heures et demie du matin et qui sortirait après le souper, par tous les temps, pour aller jeter les filets? ».

 

Ensuite il se souvient :

 

« Mais au fond, cette vie me plaisait. On n’a pas de patron, on est maître de son temps.

Et puis la pêche dans un lac est plus simple et plus sûre qu’en mer ».

 

Rolando vous décrit ensuite la façon de pêcher la perche royale (avec des filets normaux) et les anguilles (une pêche à la palangre, une ligne de cinq kilomètres avec de nombreux hameçons attachés, que l’on déroule au fond du lac en soirée et qu’on relève le lendemain matin).

Il raconte aussi comment, entre octobre et Noël, on jetait à l’eau les « tofoni » (filets coniques dans lesquels les poissons ne peuvent plus sortir), en particulier pour les anguilles, mais aussi la tanche, le brochet et les blanchailles.

 

Pour Rolando, le passé est passé.

Il n’a pas le choix, il lui faut se résigner à vivre, avec une pension minime, nettement moins bien qu’à l’époque où il vivait de sa pêche.

 

« Au moins, le tourisme a un peu réveillé l’Isola Maggiore.

Vivre ici, surtout en hiver, sans personne à qui parler, est pesant, même pour qui a plus de  soixante-dix ans comme moi.

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Auparavant, il existait un centre communautaire (l’actuel « Museo del Merletto ») où les isolani se retrouvaient le soir autour de la seule TV de l’Isola Maggiore, ou pour une partie de cartes.

La TV qui a si trop souvent tué les échanges familiaux, a aussi amené les isolani à se retrancher chacun chez eux pour suivre les programmes choisis individuellement.

Pas évident que cela constitue un progrès social !!!

Par ailleurs, Rolando a pris en charge la distribution du courrier sur l’Isola Maggiore.

Ce courrier lui est confié soit par les employés des traghetti, soit par un employé des postes qui repart par le même traghetto.

L’hiver, cette distribution bénévole nous fournit à tous les deux l’occasion d’une « chiacchierata » (conversation, “papotage”) des plus agréables.

C’est cela la vie de village !

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Heureusement, cette année, l’accès hivernal de février 2012 nous procura des occasions inaccoutumées de rencontres et d’activités communautaires.

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Les quelques rares isolani présents l’hiver dégagent la via Guglielmi lors de l’enneigement franchement exceptionnel de février 2012.

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Et, pour une fois, Rolando eut la chance de ne pas s’ennuyer en hiver…

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Au moins les touristes apportent un peu de joie, on peut échanger avoir quelques échanges de vue avec eux ».

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Rolando, heureux de l’afflux de touristes, et dans l’attente d’un échange un peu plus personnel…

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Il regrette cependant une chose.

Pas tellement pour lui qui a désormais attaché ses filets au clou, en admettant que cela puisse se faire.

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Filet de Rolando mis au clou sur la façade de sa maison.

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Pas complètement “au clou”, car Rolando le ressort encore à l’occasion pour assurer la consommation familiale…

« Si plus personne ne pêche, dans un certain nombre d’années, les poissons les plus précieux du lac disparaîtront.

Les autorités ont introduit artificiellement tellement de Carassin (carassio), un poisson destiné aux pêcheurs dilettantes, et pratiquement inconsommable, mais qui détruit les œufs de toutes les autres espèces, elles très agréables en cuisine. »

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Carassin (ou Carassius Carassius).

Provenance de l’illustration : http://pesca.provincia.treviso.it

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Conclusion

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L’exemple de Rolando illustre à suffisance les bouleversements successifs qui ont secoué la population, de plus en plus réduite,  de l’Isola Maggiore.

Les isolani ont du y faire face et s’y adapter très rapidement, sans aucune préparation et sans aucun sotien.

Je dois dire, en toute simplicité, combien je les admire pour cela !

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Sur la pêche, lisez également les articles suivants :

Derniers pêcheurs de l’Isola Maggiore

Latterini : pêche au « giacchio » par Edoardo et Vittoriano

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