Pièges dans le brouillard du Trasimène (2)
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Trois récits de mésaventures
lors d’intense brouillard sur le Trasimène
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Ne pas oublier de cliquer sur les photos ou les tableaux pour les agrandir !
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Per i nostri amici italiani
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Tre incidenti causati da una nebbia particolarmente opaca sul lago Trasimeno.
Sauro Scarpocchi ha presentato queste storie nel suo libro « L’Isola che ho conosciuto » (p. 29-31).
La traduzione francese è stata effettuata dalla nostra cura.
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Introduction
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Dans un article récent ( à avoir lu absolument avant de lire celui-ci), nous avons rappelé tout ce qui a déjà été écrit dans ce blog au sujet du rôle du brouillard qui peut sévir au lac Trasimène.
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Aujourd’hui nous allons illustrer ces méfaits possibles du brouillard à travers trois récits publiés par Sauro Scarpocchi dans son second livre, intitulé « L’Isola Maggiore che ho conosciuto » ( l’Île Maggiore comme je l’ai connue ).
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Un thème de saison
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Ce thème est bien de saison si l’on considère les prévisions météorologiques publiées le 19 décembre 2012.
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Comme on le voit, le brouillard était annoncé pour cinq jours sur six.
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Et le détail de la météo du 19 décembre donne une idée de l’importance des plages horaires avec brouillard au cours d’une de ces journées.
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Les trois récits
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Mésaventure de Celestino Bartocci, l’épicier
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A partir des années 1920 et au cours de la dernière guerre, sur la rive sud-ouest du lac Trasimène, se trouvait un aérodrome signalé par de grosses bouées, raison pour laquelle il fallait rester en-dehors de cette zone.
A l’Isola Maggiore, il y avait une seule épicerie, gérée par la famille Bartocci.
Comme notre terre ne produisait pas de vin, le gestionnaire de l’épicerie devait s’en fournir ailleurs.
Ayant trouvé avantageux de l’acheter à l’ouest du lac, entre Borghetto et Castiglione, une fois son stock épuisé, il partit pour l’y acheter.
Le lac était calme.
Il y avait sept kilomètres à parcourir à la rame.
Le commerçant ne réfléchit pas trop et partit seul l’après-midi, tranquillement, sans évaluer le temps qu’il lui faudrait pour arriver, faire l’achat et rentrer.
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Il faisait nuit avant qu’il ne reprenne le chemin du retour, mais il démarra sans se rendre compte du brouillard qui était en embuscade.
Il avait parcouru un bout de chemin sur le lac quand un brouillard épais s’installa comme il peut le faire en certaines saisons.
Celestino n’était pas préparé à une telle mésaventure.
Il s’efforça de pagayer en maintenant sa barque dans la direction qui lui semblait la plus appropriée, mais, vu le brouillard épais, il ne réussit pas à s’en tirer et, comme il le raconta lui-même, sa proue cogna brusquement contre quelque chose.
Le bateau eut un sursaut.
Elle venait d’heurter une des bouées décrites plus haut.
Une fois dissipée la peur bien compréhensible, Celestino recommença à ramer avec entrain lorsqu’un autre bruit à la proue lui fit comprendre qu’il avait tourné en rond.
Il repartit, mais après un bon moment il heurta de nouveau la bouée, mais cette fois avec une rame.
On raconte qu’il est rentré très tard sur l’Isola Maggiore alors que sa famille et toute l’île était déjà en état d’alerte.
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L’hécatombe des moineaux
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Un fait incroyable est survenu dans les années 50, lors d’une période de brouillard particulièrement dense.
À l’automne, en soirée, tant à l’Isola Maggiore qu’à l’Isola Minore (et à vrai dire plus sur celle-ci), se rassemblaient des milliers de moineaux pour y rester durant la nuit.
Ils allaient dormir entre les branches des plantes qui formaient à cette époque de véritables bosquets.
Une nuit donc, un brouillard des plus opaques est tombé, tellement opaque qu’au réveil, les moineaux, complètement désorientés, finirent par se noyer dans le lac.
Le premier pêcheur qui est sorti pour recueillir les filets à « latterini », s’est retrouvé face d’un véritable champ d’oisillons morts qui flottaient.
La nouvelle se répandit et toutes les barques de l’île sortirent pour recueillir ces moineaux.
Il y en avait plusieurs centaines.
Ce fut l’occasion pour tous de manger la polenta avec de véritables oiseaux et non pas « à la vénitienne » avec des « osei scapai » (foie de veau, sauge, pancetta, etc.).
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Mésaventure de Sauro une nuit du Nouvel An
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Au début des années 90, il m’est personnellement arrivé d’affronter la brume la nuit de la Nouvelle Année.
Comme gestionnaire de restaurant, ayant des réservations pour toutes les chambres, j’avais engagé des extras, du personnel supplémentaire.
Mais j’avais promis à ces préposés occasionnels de les raccompagner à Tuoro à minuit.
Ainsi, pendant que ma famille terminait le service, je me préparai à faire le trajet vers Tuoro.
J’ai vu qu’il tombait un peu de brouillard et j’ai donc pris ma boussole, mais pas ma lampe de poche et je suis parti en hâte afin de respecter l’horaire promis.
Me fiant à la puissance de mon moteur de 25 chevaux et entrevoyant les lumières du « pontile » de Tuoro-Navaccia, je ne ressentis pas la nécessité de regarder la boussole.
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Arrivé à Tuoro, après les salutations, je suis reparti au plus tôt en fixant les étoiles pour m’orienter < 1 >.
Mais, tout à coup, un banc de brouillard venant de l’Ouest abolit toute visibilité.
J’avais ma boussole, mais je ne pouvais pas y distinguer les points cardinaux.
Juste à ce moment ont commencé les feux d’artifice de nouvel an, handicapant encore davantage mon orientation.
Je calculai à un certain moment du voyage que j’aurais déjà du être arrivé à l’Isola < 2 >.
Le moment le plus bruyant des feux d’artifice était passé, mais ceux que je percevais encore, provenaient de tous les côtés.
Etais-je à droite ou à gauche de l’Isola Maggiore ?
J’orientai ma barque vers le Nord dans l’espoir de retourner au quai de Tuoro et de reprendre ensuite la bonne direction.
Après quinze minutes, je me suis retrouvé dans les roseaux, signe évident que j’étais revenu à la rive du lac.
Mais ne sachant pas où j’avais atterri, je m’apprêtais à prendre mon aviron et à pagayer pour éviter le risque de tomber sur les filets des « tofi » (matériel de pêche).
Heureusement, je me retrouvai très vite près des ruines d’une vieille cabine de pompage ( amer).
J’ai alors réalisé que je me trouvais juste à l’est du tunnel ferroviaire entre Tuoro et Terontola < 3 >.
Une demi-heure plus tard, j’étais de retour à l’embarcadère de Tuoro Navaccia < 4>.
Je suis donc reparti en suivant le cap de 165 degrés et après quelques minutes, je rejoignis l’île : il était environ deux heures du matin.
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Conclusion
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Ceci illustre bien :
- la rapidité avec laquelle le brouillard peut tomber sur le lac Trasimène
- le fait que même un insulaire, pêcheur chevronné, peut être induit en erreur en cas de brouillard intense.
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Grazie Alessandro !
Ciao Gianni ti ha fatto paura la nebbia?
Ricorda questo per andare a Tuoro sono 330°N per tornare ad Isola 150S fino la Boa dei Traghetti poi 165S..
Ciao