La dentelle, âme de l’Isola Maggiore… (1)
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Introduction
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Les touristes qui visitent l’Isola Maggiore, repartent certainement avec ce souvenir pittoresque de dames, plutôt âgées, exécutant de la dentelle aux yeux de tous dans la via Guglielmi.
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Ils repartent avec une image très couleur locale, mais ils passent à côté de l’importance affective de cette activité, « il merletto » (la dentelle), pour les insulaires.
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Histoire de cette activité à l’isola Maggiore
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L’arrivée du marquis Guglielmi
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Tout a commencé avec la vente, en 1885 et 1891, du monastère franciscain et de son église au marquis Giacinto Guglielmi, sénateur du Royaume de Rome (voir ici).
L’arrivée du marquis Guglielmi, de sa famille et de ses nombreux hôtes de l’aristocratie romaine, florentine et pérugine offrit de nouvelles possibilités de travail aux insulaires.
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L’idée de la marquise Elena
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Au début du XXème siècle, la marquise Elena, sa fille, eut l’idée d’aider davantage encore la population féminine de l’île.
Depuis des siècles, les femmes contribuaient à l’activité de pêche de leurs maris en s’attellant à l’entretien et à la réparation des filets.
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La marquise Elena en déduisit qu’elles devaient déjà avoir acquis de bonnes bases pour le doigté nécessaire pour la dentelle.
Elle créa donc une école de dentelles au crochet, produit revenu à la mode à cette époque.
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Le succès fut au rendez-vous !
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Et cette nouvelle activité continua à se développer…
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E. Gambini et M. Santanicchia nous en fournissent le récit suivant dans le guide historique et artistique de l’Isola Maggiore :
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Sur l’Isola Maggiore, on fit alors appel à une enseignante de Turin, experte en « dentelle et point d’Irlande », une délicate dentelle réalisée avec un fil de coton presque impalpable et travaillé avec un crochet extrêmement fin.
Elvira Tosetti (1868-1951) de l’Isola Maggiore apprit la première cet art.
Ensuite, elle instruisit à son tour les jeunes filles de l’îlequi apprirent à merveille toutes les applications possibles qu’elle leur suggéra pour la réalisation de nappes, draps, taies d’oreiller, cols, centres de table, mouchoirs, vêtements, gants et compositions florales.
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Les filles des pêcheurs assimilèrent d’autant plus facilement ces enseignements qu’elles étaient déjà expertes dans le filage du chanvre et le tramage des filets de pêche.
Pour rendre le travail plus agréable, Madame Elvira lisait à ses jeunes élèves des passages entiers de récits épiques dont la « Jérusalem délivrée » (Gerusalemme liberata) de Torquato Tasso.
Cela explique l’origine de quelques noms présents sur l’île et issus de cette tradition épique: ces noms ont frappé l’imagination des insulaires au point de les amener à les utiliser pour leur propre descendance.
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Les premiers admirateurs et acheteurs des travaux des jeunes filles furent les représentants de la noblesse qui fréquentaient à cette époque la Villa Guglielmi.
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De 1963 aux environs de 1975, Maria Vittoria Semolesti (1923-1994) réunit les dentellières de l’Isola Maggiore au sein d’une coopérative de production et de ventequi assura également un enseignement destiné à familiariser les plus jeunes à ce type d’artisanat.
L’art de la dentelle a été transmis sur l’île Maggiore, de mère en fille, jusqu’à nos jours.
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Encore aujourd’hui les femmes insulaires ont l’habitude de travailler devant la porte de leur maison le long de la via Guglielmi.
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Un mot sur la dentelle et le point d’Irlande
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Dans le blog « L’Art du Tricot », on peut lire l’informations suivante :
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Créée en Irlande au XIXème siècle afin de fonder une nouvelle industrie et lutter ainsi contre la misère qui régnait alors, cette dentelle au crochet s’inspire des motifs du point de Venise.
Les motifs floraux, plats ou en relief, sont exécutés séparément au crochet, le plus souvent par-dessus un gros bourdon, et ils sont reliés entre eux par un réseau également réalisé au crochet.
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Les principaux motifs sont:
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le trèfle, la rosace, la rose en relief , la feuille simple, la feuille triple, les barettes, le réseau.
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Conclusion
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Cette histoire devrait vous permettre de mieux saisir que l’activité de la dentelle a imprégné l’âme de l’Isola Maggiore et de ses habitantes.
Bien plus que du folklore, c’est le reflet d’un changement important dans la vie et l’identité de cette petite communauté.
C’est également une grande fierté des « isolani », qui se perpétue de génération en génération !
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